le pont de pierre plate

(DOMPIERRE SUR YON - LA FERRIERE)

Cette année là voit la reconstruction et la restauration de deux des  plus grands ponts  mégalithiques sur lesquels notre équipe est intervenue.

Le pont de Pierre Plate à Dompierre sur Yon – La Ferrière est situé sur la rivière l’Yon qui sépare les deux communes  sur un gué, évidemment.

Identifié par l’un d’entre nous (publication dans le bulletin de la S.E.V. en 1985), ce pont a été démonté au tout début des années 1950 sous la pression  rocambolesque d’une maîtresse femme paysanne locale. Une passerelle de béton (très disgracieuse, selon nos critères esthétiques actuels) l’a remplacé. Au cours de cette période, un certain nombre de blocs (au moins une table), ont été dérobés par des personnes indélicates qui profitèrent de l’opération.

 Cette forte personnalité disparue, le temps aidant et le manque d’entretien complétant les effets naturels des éléments, cette passerelle menaçait ruine et devenait dangereuse. L’un de nous proposera aux deux communes de reconstituer le pont mégalithique originel.

Après deux ans de tractations fastidieuses, un contrat fut conclu entre le Cabinet ERA et les deux communes. En plus de notre équipe, les deux associations patrimoniales devaient participer à cette œuvre collective ; ce qui fut surtout réalisé par l’association de La Ferrière.

De notre côté, nous amenions deux archéologues (ERA+GVSPA contractualisé par ERA) et deux bénévoles de nos amis.

Les deux communes fournissaient  deux journées/homme de leurs agents communaux.

 

Le pilier mégalithique central ayant été volé (entre les 2 guerres), la carrière de granite locale nous offrait gracieusement le choix d’un bloc monolithique et nous le transportait sur place (3 tonnes).

Sur ces entre faits, la police de l’eau se manifestait en imposant une hauteur du dessous du pont relative aux étiages moyens des crues. Là encore il fallut être persévérant et  négocier avec « ardeur » pour arriver à un accord commun. 

La première phase consistait à détruire la passerelle de béton et évacuer les débris chez un paysan voisin pour empierrer un chemin. L’apport  des blocs mégalithiques  complémentaires livrés par la carrière furent placés par la pelleteuse, louée, qui réalisera pendant la journée principale, le levage des gros blocs du pont et la remise en place des dalles du pont. Un agent-maçon, mis à disposition par la commune de La Ferrière, réalisera un excellent travail sur la reconstruction des piles de pont aux côtés de nos archéologues et bénévoles.

 

L’association patrimoniale de La Ferrière nous seconda très efficacement.

La seconde phase de l’opération consista à démonter les amas mégalithiques de l’ancien pont, accumulés sur la rive gauche, côté La Ferrière.

Ensuite, les piles de rives, cadrées par des monolithes de l’ancien pont, sont reconstruites et montées au moyen des pierres locales et d’un mortier de terre et gravier récolté localement.

 

 

La phase ultérieure consistait à replacer les trois tables originelles conservées, au moyen du bras de la pelleteuse.

Après cette réussite technique commune, le pont verra un complément de restauration pendant les deux années suivantes  avec un suivi technique sur l’impact des nombreuses crues qui suivirent cette restauration. La carrière de ce pont se situe à une trentaine de de mètres en amont sur la rive gauche.

Il est à noter qu’un très beau chemin creux bien conservé, mène à ce pont, rive droite côté Dompierre sur Yon, et que ce lieu est inclus dans un circuit pédestre protégé.