LE PONT DU PARADIS

(THORIGNY ET ST FLORENT DES BOIS)


Ce pont, particulièrement esthétique, se caractérise par la présence d’une très grande dalle de 6 mètres de longueur et 2 mètres de largeur qui enjambe d’un seul jet le cours du Marillet en cet endroit. 

 

Le gite d’extraction de cette belle dalle se trouve à une quarantaine de mètres en aval, rive droite, côté St Florent des Bois.

Lors de son identification en août 2012, la dalle gisait, effondrée, et barrait entièrement le cours de la rivière, dont le flux commençait à éroder la rive gauche afin de contourner la grande dalle.

 

Deux autres dalles jumelées, plus petites, achèvent le passage sur la rive droite et recouvrent la pile de rive côté St Florent. Là aussi, un contrat fut conclu entre le Cabinet ERA et les communes de Thorigny et de St Florent des Bois afin de reconstituer ce beau pont. Celui-ci étant situé sur la propriété privée d’une exploitation agricole, un accord préalable dû être conclu entre le Cabinet ERA et l’exploitante des terres.

Pour la reconstruction de ce pont mégalithique, l’équipe était constituée d’un archéologue du GVSPA contractualisé, pour la première phase de la restauration, des archéologues du Cabinet ERA, de plusieurs bénévoles amis et d’un agent communal de chaque commune concernée. 

La première phase a consisté a extraire la grande dalle et à la déposer dans la prairie, ainsi que les deux plus petites de la rive droite. Puis une recherche des bases des piles de rives fut effectuée afin de déterminer la longueur, la largeur et la profondeur de l’ancrage de chacune d’elle.

Puis les piles furent reconstruites « à l’ancienne », c’est-à-dire sans mortier, par blocage des parements de pierre sèche au moyen de cailloutis frappés. L’intérieur des piles a été rempli de lits de pierres posées à plat, intercalés de couches de graviers extraient du lit de la rivière.

Cette restauration, particulièrement soignée a été le fruit de l’intime collaboration technique entre les différents intervenants, archéologues, bénévoles et agents communaux. Tous s’enrichissant des découvertes et innovations techniques des uns et des autres.

Le sommet  de chaque pile a été recouvert de dallettes plates sur lesquelles s’appuiera la grande dalle de franchissement. Celle-ci fut replacée début septembre 2013 au moyen du bras d’une puissante pelleteuse.

Puis un calage terminal fut réalisé sous cette grande dalle et les deux petites dalles jumelées, puis un lit de gravier et de sable acheva l’esthétique des abords des côtés du pont.

 

 

A ce jour, après trois submersions dues aux crues soudaines du Marillet, le pont du Paradis et de l’Enfer n’a pas bougé. Le passage des âmes est donc rétabli . . .